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Production plastique coopérative et expression de soi…

Pour rappel : je travaille en IME – pôle adolescence (14 – 20 ans avec la loi Creton) – troubles cognitifs, troubles du comportement, troubles envahissants du développement… Troubles légers à moyens. L’ARS ne veut plus que l’on utilise le terme IMPro, mais la spécificité de cet IME est la présence d’ateliers professionnels dès 14 ans.

En ce jeudi 28 avril hivernal, les enseignantes sont en formation. Mon collègue et moi accueillons donc les « grands » (+ 16 ans) pendant que le reste du groupe est en atelier professionnels. Ce sont quatre jeunes de l’atelier « peinture en bâtiment » qui restent dans ma salle lorsque je propose une activité « arts plastiques ». Les autres partent avec mon collègue.

Je leur explique qu’il s’agit d’une production collective que j’aimerais afficher dans ma toute-nouvelle-salle-repeinte-et-réaménagée, s’ils estiment que le résultat leur convient. Les quatre jeunes montrent de l’enthousiasme. Je cherche dans ma boîte à idées (qui là, se situe dans ma boîte crânienne), et je leur propose l’adaptation d’une activité que j’avais trouvée sur internet. Et décrite ici : arts plastiques en mode coopération (c’est la 3e illustration de l’article, pour aller plus vite)

Nous traçons une grande Terre allongée-ovale. Bleue. C’est leur choix. Sur une très grande feuille posée sur la table. J’ai l’idée de leur proposer de s’inspirer d’une citation. Trois des quatre jeunes font aussi partie de l’atelier écriture, et sont férus de citations. J’ouvre mon petit livre et en lit plusieurs. Nous choisissons ensemble une citation principale. Un proverbe aborigène.

C’est la Terre qui nous nourrit, respectons-là.

Ils trouvent que celle-ci va bien avec la thématique… Nous l’écrirons au centre. Puis certains choisissent une citation-jolie :

Le soleil que tu envoies revient vers toi. (proverbe hindou)

Pour avoir confiance et espoir dans le futur, il faut d’abord avoir fait face au passé. (proverbe maori)

E.C. décide d’en inventer une avec les petites lettres-tampon :

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La création commence. Ils utilisent des livres, des modèles. Nous tournons de temps en temps d’une place à une autre, en reprenant, en étayant le dessin/collage précédent. Je dis Nous car je ne peux m’empêcher de participer…

De nombreux échanges ont eu lieu pendant cette création. Jamais initiés par mes soins. Et j’en ai retenu deux que j’ai trouvés extraordinaires…

°° Le mariage gay (et oui!). Il faut savoir que l’un d’entre eux est concerné par le sujet, mais ce n’est pas lui qui a lancé la conversation. C’est E.H., une jeune dessinatrice aux talents impressionnants ayant remporté un prix à Angoulême l’année précédente… qui dessine une demande en mariage entre deux hommes. Viennent donc les échanges autour de l’Amour. Que l’amour n’a pas de sexe. Qu’il est universel. Que deux hommes ou deux femmes ont le droit d’être unis par le mariage s’ils s’aiment… Tous sont d’accord.

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°° Des difficultés et des souffrances… C’est E.C. qui lance le sujet : « Avez-vous déjà souffert, vous, dans votre vie ? ». Et là, les échanges deviennent passionnels. Tout en restant dans le calme. Tout en dessinant des fleurs, des cœurs, des papillons, des monstres-gentils, en collant des morceaux de calligraphie, de mandalas, écrivant le nom de l’amoureux, ou la citation-jolie personnelle. Les souffrances racontées ici par ces jeunes, sont celles qui ont été vécues à l’école-d’avant. L’école « ordinaire ». L’une c’est le rejet de l’enseignante qui lui faisait faire du « travail de bébé » au fond de la classe à l’écart. Pour l’autre, atteinte de nanisme, ce sont les moqueries des camarades. E.C. qui avait initié la thématique, parle de sa phobie scolaire. Moi je reste dans l’écoute. Sans aucune intervention. Je laisse le flot de la vie circuler entre eux, et je trouve ça beau. Je les trouve beaux derrière leurs pinceaux et leurs collages de mandalas, à parler de leurs souffrances passées d’un air apaisé. A s’écouter aussi, s’écouter, se questionner. Et surtout, à éprouver de l’empathie les uns pour les autres.

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J’aime ces échanges, leurs liens avec la thématique « Terre », et avec les citations-jolies choisies… Et avec leurs dessins.

Bref, pour moi cet après-midi est lumineux.

A la fin, tous veulent signer. Nous choisissons un endroit pour accrocher sur le mur cette belle réalisation, qui n’est pas uniquement faite de collages et de couleurs… Finalement.

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L’institution [spécialisée] IDÉALE…

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Une discussion avec une collègue cette semaine a réveillé un souvenir. Je pense que c’est l’un des cours qui m’avait le plus marqué, sûrement parce qu’à ce moment-là, j’effectuais un stage dans une institution loin, très loin de la bienveillance et de la bientraitance.

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Atelier écriture et Perlipapotte

perli_01J’expérimente depuis quelques semaines un atelier d’écriture avec un petit groupe de 5 à 6 ados d’IME (trouble de l’efficience intellectuelle léger et moyen avec ou non troubles associés). La source de jeux d’écriture sur le net est presque intarissable… Mais je vous mets en lien, là la fin de cet article, la page que j’utilise le plus. Et lorsque l’année scolaire sera achevée, j’écrirai peut être un bilan avec ceux que j’ai utilisés, les réussites, les échecs, et surtout les productions (qui sont très très chouettes!!). Lire la suite

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Ciné-débat en IME premier volet…

Nous sommes vendredi après-midi. Il y a un groupe parti faire du kayak. Il y a un groupe parti en camp pour deux jours. Et tous ceux qui sont sur les ateliers professionnels. Car nous sommes en IMPro (trouble de l’efficience intellectuelle léger et moyen + troubles associés, dont troubles du comportement). Et trois jeunes filles avec moi que j’appellerai Aurélie, Marie et Hélène en atelier éducatif…

C’est un IMPro dans un endroit idyllique : des montagnes à perte de vue, des petits villages, des chèvres et des vaches, des petits lézards sur les murs… On a même vu un gros lézard vert ou lacerta bilineata la veille, perdu dans les couloirs. Il fait très beau cet après-midi là. Mais je ne me laisserai pas tentée par une sortie à l’extérieur. Ce sont des jeunes pour la plupart de-la-campagne, ils connaissent les lézards et les renoncules. Je reste sur mon idée.

AFFICHEJ’ai décidé depuis plusieurs jours de proposer un « atelier ciné-débat » le vendredi après-midi. Et j’ai envie de présenter essentiellement des films d’animation. Des films d’animation qui passeraient-sur-Arte-ou-à-l’Estive (Salle qui propose du cinéma d’Art et essai) comme le précise une de mes collègues lorsque je lui présente le film choisi : Le Tableau. J’avais eu un coup de cœur pour ce film plusieurs années auparavant. Pour son graphisme. Pour sa jolie métaphore de la société. Et j’étais vraiment enthousiaste…

J’ai voulu faire très simple quant à l’organisation de la séance. Tout en allant piocher des idées ici et là sur le net…

 

 

Donc voici le déroulé :

Présentation du film

Ce moment est important, car les jeunes ont des repères… Il ne s’agit pas de regarder le film de manière passive, mais d’en relever un peu le sens a minima, et l’impact émotionnel qu’il peut susciter. Donc la présentation du film suppose…

  • Le titre, le réalisateur
  • le synopsis (sans aller dans les détails…)

Puis je leur ai dit qu’après cette projection, nous allions en discuter. Et que la seule chose que je leur demandais, c’était de relever les moments qui les ont le plus touché, les moments les plus émouvants.

Projection du film

Pendant la projection, il est intéressant d’observer les réactions…

  • Comment les spectateurs se tiennent
  • Y a-t-il des commentaires
  • Des rires, des larmes
  • A quel moment…
Petit débat…

J’ai voulu faire très simple :

  • Avez-vous aimé? Quel moment avez-vous préféré?
  • Y a-t-il eu un moment qui vous a fait peur / vous a rendu triste ou autres émotions désagréables?
  • Cela vous a-t-il fait pensé à la réalité? A la vie de tous les jours? Pourquoi?

DONC…

Pourquoi Le Tableau
  • Ce film d’animation offre des images magnifiques. Mais vraiment magnifique visuellement…le tableau02le tableau05le tableau03
  • Il est accessible au profil des jeunes concernés : ni trop enfantin, ni trop adulte (j’avais pensé au début présenter Persépolis, mais après l’avoir revu, j’ai renoncé…)
  • Il est plein de thèmes : l’acceptation de l’autre quelle que soit l’apparence, critique de la ségrégation, l’esclavagisme, l’amour, le travail d’équipe et la coopération,
  • Il est métaphorique…
  • Il revalorise l’art de la peinture.

Ce qui s’est passé ce vendredi après-midi…

Je leur ai d’abord demandé qu’est ce qu’ils aimaient regarder comme genre de film et voici les réponses unanimes:

Chucky, les films d’horreur, les films de fantômes…

Puis je leur ai demandé si elles connaissaient des dessins animés, des films d’animation… Et…

La fée Clochette, Barbie, Les Minions

Enfin, j’ai résumé en quelques mots simples le propos du film…

 » C’est un film d’animation – un dessin animé si vous préférez – mais qui ne s’adressent pas seulement aux enfants… L’histoire se passe… Dans des tableaux. Dans un des tableaux, il y a un royaume. Et dans ce royaume vivent plusieurs personnages de tableau : les Toupeints qui sont plein de couleurs, les Pafinis à qui il manque quelques couleurs ou quelques traits, et les Reuf (ça vient de rough en anglais) qui sont des esquisses. Un jour, un Toupeint rassemble tous les sujets du royaume et déclare que les Pafinis et les Reuf doivent être chassés. Que seuls les Toupeints sont légitimes, parce que le peintre les a terminé, qu’ils sont les plus beaux. Mais un jeune Toupeint est amoureux d’une Pafinis. Et il va tenter l’impossible pour vivre sa belle histoire d’amour au grand jour : retrouver le peintre pour qu’il termine sa toile. Voilà le début d’une aventure avec plusieurs personnages : le Toupeint amoureux, une Pafinis et un Reuf, qui vont partir à la recherche de celui qui pourrait arrêter le pouvoir suprême des Toupeints… »

Pendant le film, les filles étaient très concentrées. Il y a eu des rires, il y a eu des exclamations, il y a eu des commentaires lors de moments cruciaux.

Elles ont littéralement adoré.

J’avoue qu’après avoir pris connaissance de leur goût pour les films d’épouvante, j’avais un peu craint sans me laisser déstabilisée, mais leur réaction a été magnifique. L’échange qui a suivi a été très riche… Je vais tenter de le retranscrire (j’ai pris quelques notes)

 » – Alors, les filles?

– C’était trop bien!

– Oui j’ai adoré!? C’était beau! C’était trop beau !

 – Chouette ! Alors qu’est ce qui vous a plu?

– C’était beau!!! Les dessins étaient vraiment beau!

– Dis-moi Aurélie quel a été le moment que tu as préféré? (attention spoiler :-))

– Moi j’ai préféré lorsqu’elle retrouve le peintre à la fin… La rencontre… C’était un moment très beau. Il y avait le mélange dessin animé et film aussi.

 – Oui tu as raison c’est un très beau moment!

– Oui, elle l’a cherché tout le long du film, et elle le trouve enfin. Et il est très gentil.

 – Et un moment que tu n’as pas aimé, ou qui t’a gêné?

– Oui le moment où on voit les Reufs en esclavage. J’aime pas l’esclavage.

 – Oui je te comprends! C’est choquant cette souffrance!

– Oui et puis ça existe l’esclavage encore!

– Mais n’importe quoi il n’y a plus d’esclavage comme ça!

 – Tu as raison Aurélie, ça existe encore. Pas de la manière dont on voit travailler les Reufs (quoi que…), mais il y a encore de l’esclavage dans le monde… Mais d’ailleurs c’est quoi pour vous l’esclavage?

– C’est quand on est obligé de travailler, et qu’on se fait frapper, punir si on le fait pas. Avant il y avait les noirs qui étaient des esclaves.

– Oui c’est choquant. On devrait tous être libres. Et là, tout ça parce qu’il n’est pas Toupeint. C’était horrible…

 – C’est ça. Juste parce qu’on est différents…

– Oui, parce qu’ils étaient différents, il étaient rejetés.

 – Hélène, qu’as-tu à dire sur ce que tu as aimé?

– Pareil, le moment où elle retrouve le peintre à la fin. Leur rencontre. C’était beau, et tout calme. Et il était très gentil ce peintre.

 – Je vois que vous avez toutes adoré la fin!

– Oui c’était une belle fin d’histoire!

 – Un moment que tu as moins aimé?

– Non j’ai tout adoré…

 – Je veux dire… un moment où tu as pu avoir des émotions un peu plus difficiles de tristesse ou de peur…

– Oui, le moment ou le Reuf est poursuivi par le squelette avec l’espèce de faux.

 – Ah c’était effectivement un moment assez effrayant. Ce squelette dans sa grande cape avec une faux, c’est une image de La Mort. C’est comme ça qu’on représente La Mort parfois dans les tableaux…

– Moi aussi j’ai eu un peu peur à ce moment-là. Le pauvre Reuf, il avait l’air effrayé

 – Marie?

– Moi le moment que j’ai préféré, c’est quand le Toupeint amoureux met de la couleur sur le visage de celle qu’il aime!

 – Ouaaaah tu as raison, c’est un moment magnifique!

– Oui, c’est plein d’Amour!

– Ouais moi aussi j’ai adoré ce moment magique!

– Et j’ai pas aimé non plus La Mort qui voulait attraper le Reuf. Heureusement il a pu s’enfuir. Mais le pauvre, il avait l’air faible à côté. »

Je ne vais pas inventer un long débat qui n’a pas eu lieu sur la ségrégation, la démocratie, tout ça… Qui n’a pas eu lieu même si des portes ont pu s’ouvrir… Parce que les filles tenaient ABSOLUMENT à écrire une jolie carte pour la fête des mères, et que je les ai écouté. Il ne restait que 30 minutes.

Le mardi suivant. Je raconte à mon collègue cette belle expérience. Aurélie est là…

 » – Tu te rappelles, Aurélie, le film Le tableau que l’on a regardé vendredi?

 – Oui ! Je l’ai regardé deux fois ce week-end sur mon téléphone!! »

(oui il est sur Youtube…)

Après avoir cherché les autres films d’animation que je pourrais proposer, je me suis arrêtée, pour vendredi, au magnifique Long Métrage Les enfants de la pluie… Je vous raconterai… affiche enfants de la pluie

 

 

 

 

 

 

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Arts plastiques en mode coopération

Parce que les propositions sont rares, éparses, et bien plus importantes sur les blogs anglo-saxons… Et parce que l’idée me hante presque depuis … enfin depuis très longtemps, j’ai décidé de faire un article sur la création plastique coopérative. Ou collaborative art en anglais.

mosaique coeurs

Le principe de l’œuvre collaborative, c’est que les participants ne pourront PAS rentrer chez eux avec leur production. Puisque chaque production est une pièce d’un ensemble. Aussi, il est intéressant de créer pour un événement, pour un lieu, etc… Et de prendre de nombreuses photos ! Il est également intéressant de faire un Grand Débriefing à la fin du travail, une fois tout terminé, pour mettre à plat toutes les émotions et autres ressentis du « travailler ensemble ».

Tout d’abord, les objectifs d’un tel atelier :

– Développer sa créativité personnelle

– Développer sa créativité par la co-construction avec les autres, donc développer sa co-créativité…

– Sensibiliser à la coopération, la non-violence, etc…

– Travailler l’écoute de l’autre

– Créer une œuvre pour décorer un lieu, un événement, et / ou lui donner un sens

Pour qui?? Quel public? Quel âge??

Tout est adaptable… Des enfants aux adultes… du milieu ordinaire au milieu spécialisé.

L’ARBRE

L’arbre, avec ses racines dans la terre et ses branchages vers la lumière, avec sa résistance et sa robustesse face aux intempéries, avec son mouvement saisonnier (si le conifère reste toujours verts, il n’est pas insensible aux saisons) est un symbole très puissant… Tant dans nos mythologies classiques que dans les théories psychanalytiques.

arbre photo

1) L’arbre des savoir-faire

Prendre une très grande feuille. Dessiner un arbre. Ensemble…

Dessiner, ou peindre, ou faire des collages de papiers déchirés et former un arbre… ( c’est bien les collages aussi).

Chaque branche de l’arbre représente un participant. Les différents participants peuvent soit… écrire leur prénom, ou garder un semi-anonymat en y dessinant / collant leur symbole, ou garder un total anonymat en écrivant simplement « moi ». Si je parle d’anonymat, c’est parce que j’ai vécu des situations avec des adolescents qui ne se sentaient pas être « en représentation », surtout sur des œuvres plastiques. Après, tout est une question de sens. A construire…

Puis créer des feuilles.

Sur du papier :

cela peut être de simples formes d’amandes, ou bien des silhouettes plus élaborées. Cela peut aussi être des mains tracées découpées. Le papier peut être blanc, multicolore, unis, avec des motifs…

Ou utiliser des feuilles d’arbre séchées.

Sur ces feuilles, chaque participant écrit 3 à 5 savoir-faire.

Exemple :

– je sais cuisiner

– Je sais changer un pneu

– Je sais jouer de la guitare

– Je sais faire monter un meuble

– Je sais trouver les mots qui réconfortent

– Je sais écouter

Puis les feuilles sont collées sur les branches !!

2) L’arbre des valeurs :

Faire exactement la même démarche que précédente, mais écrire sur les feuilles les valeurs humaines les plus importantes à nos yeux…

(et si c’est difficile d’en trouver, voici une liste : http://www.voie-de-l-ecoute.com/DOCUMENTS_PARTAGES/MOD_0909/PDF/06.pdf )

3) un arbre pour la paix

Toujours la même chose, mais noter sur les feuilles des « vœux pour l’humanité / la Terre / le Monde »

4) Un arbre en 3D

Cette fois, il s’agit d’utiliser le modèle des « arbres à souhaits» que l’on peut trouver pour les mariages / baptêmes / anniversaires, et qui vient lui-même des traditionnels arbres à prières ou arbres votifs que l’on trouve dans de nombreuses régions du monde. Et particulièrement dans les régions aux survivances de pratiques chamaniques.

Lors d’une promenade en forêt, choisir ensemble une branche morte portant de multiples rameaux… Ou ramasser plusieurs petites branches que l’on reliera ensemble avec de la ficelle, de la laine, du raphia, du fil de fer…

Placer l’arbre dans un pot, ou un sceau, en le coinçant et en le lestant avec de grosses pierres.

Arbre-à-voeux

Décorer ensemble l’arbre encore dénudé. Avec de la peinture, en enroulant de la laine, en collant du papier à motifs, etc…

Puis procéder à la fabrication des feuilles, comme précédemment…

En y inscrivant… Soit des savoir faire, soit des valeurs, soit des voeux-pour-La Terre. Ou tout autre chose.

Cette fois, les feuilles seront perforées et attachées aux ramures de l’arbre avec de la ficelle, de la laine, du raphia, du fil de fer…

LE PAYSAGE

Paysage intérieur, paysage collectif, Soi dans le Monde, Soi et les autres … L’idée du paysage peut être tout aussi symbolique que l’arbre…

1) Autour du monde

J’ai pu voir lors de mes pérégrinations virtuelles cette réalisation… que j’ai trouvée fort charmante :

dessin collectif

Utiliser une grande feuille, et tracer un motif circulaire-allongé-oval (cf la photo pour me comprendre). Qui représentera le sol.

J’aime l’utilisation de l’encre noire de la photo…

Chaque participant se place autour de la feuille, et dessine ce qu’il souhaite voir sur La Terre…

Il est possible d’utiliser aussi la technique de collages de diverses photos, mais je pense qu’il serait opportun d’imposer une unité graphique (par exemple la couleur?) . Mais l’idée est personnelle.

En voyant la photo, j’ai envie d’imaginer que les participants tournent au fur et à mesure, se déplacent… J’ai envie d’imaginer qu’il y a un fond musical, et qu’ils se déplacent entre chaque morceau.

2) Libre et coloré

Toujours lors de mes pérégrinations virtuelles :

dessin collectif02

Laisser le tracé libre, jouer avec les couleurs vives…

J’imagine (encore) des déplacements, des rencontres de lignes, des rencontres et des épousailles…

3) En mode aborigène : un paysage abstrait :

Members of Martumili Artists working on a collaborative painting and Kumpaya Girgirba giving the story for the country depicted, near Kiwirrkurra. Photos: Morika Biljabu.

aborigene

J’imagine le son du didgeridoo derrière. Ainsi que le calme ambiant, plusieurs participants assis autour d’une grande feuille. Des motifs circulaires unifiant le tout, peut être tracés par une seule personne pour qu’ils soient homogènes.

4) Avec un motif

Ici, les oiseaux…

OISEAUX

Un paysage préalablement tracé avec la prééminence du ciel. Peut être peint en coopération. Ou pas.

Et puis chacun fabrique son oiseau.

Dessiner la forme d’un oiseau sur une feuille A4 ;

Le remplir de couleurs, de collages, de mots …

On peut « imposer » la thématique du voyage, de l’aérien, du mouvement…

L’oiseau viendra se coller sur le grand paysage

LE MANDALA

Le motif du mandala est trèèèèèèès à la mode grâce à la prolifération des livres de coloriage «Art thérapie ». Le terme mandala signifie «cercle», mais aussi « environnement » ou « communauté » en sanskrit. Il est intimement lié au bouddhisme. En effet, il est, à l’origine, une pratique méditative sur l’impermanence de l’existence terrestre. J’extrapole à peine. Les mandalas conjuguent normalement deux formes, le cercle et le carré. Ils sont remplis de motifs hautement symboliques. Les moines bouddhistes effectuent leur œuvre en coopération.

bouddhiste

Le motif est donc on ne peut plus intéressant à faire en groupe… Quelques idées glanées, une fois de plus…

L’idée est de TOUJOURS partir du centre et de tourner autour.

1) En mode dessin

Il s’agit ici de partir d’un point. Chacun leur tour, les participants occupent un espace autour de ce point. (ok il s’agit ici d’un atelier d’art…)

dessin collectif04

2) En mode Land Art

mandala land art

Pour l’avoir pratiqué plus ou moins, voici comment procéder…

Demander à chaque participant de ramasser des matériaux de la nature, chacun ayant une mission différente :

– Tout ce qui est jaune

– Tout ce qui est rouge

– Les brindilles

– Les galets/ cailloux

– Les fleurs

On peut aussi laisser complètement LIBRES les participants de ramasser ce qu’ils veulent puis de classer ensuite le fruit de la récolte !

Créer un point central.

Créer une structure circulaire autour.

Diviser la structure circulaire.

Et la remplir.

Landart06-MA-Mandala-44

3) Se prendre en photo… en mandala humain

MANDALA HUMAIN

Il faut juste savoir ou se percher pour prendre la photo.

4) En peinture

mandala01

Créer un cercle

Découper des parts

Les distribuer aux participants

Chacun les remplit en peinture / collages / techniques mixtes…

Les parts sont re-collées ensemble.

5) En mains

Chaque participant fait le contour de sa main.Mandalamains

Sur un papier blanc, ou unis, avec ou sans motifs…

En fonction du choix précédent, les participants peignent ou collent des images de leur choix.

Ils peuvent aussi y mettre un message, comme pour les arbres sus-décrits

Puis elles sont collées autour d’un centre.

LES MOSAÏQUES

Les œuvres collaboratives les plus nombreuses sont les mosaïques. Chaque participant s’occupe d’un espace délimité par une feuille ou un objet, selon une thématique, une couleur, un motif… communs. Puis toutes les pièces (de puzzle?) sont rassemblées.

1) En mode Kandinsky

collaborative-arts motifs circulaires

Indémodable. Souvent proposé en maternelle. Permet aux plus grands de découvrir un artiste.

2) Puzzles (mon coup de cœur)

puzzle02

Créer des pièces de puzzle ?

Ou en récupérer et peindre / coller à l’intérieur

Assembler le tout.

3) Où l’ensemble crée un motif figuratif

D’arbre…

mosaique arbre

De main …

mosaique main

Assembler toutes les feuilles tel un puzzle, et dessiner le motif géant d’une pièce à l’autre au crayon à papier. Distribuer chaque feuille aux participants. Ils se retrouveront alors (ou pas) avec des lignes traversant leur « pièce » et devront respecter une unité de couleur (l’arbre marron, la main blanche, le fond autre)

4) de lettres

Lettres – initiales du prénom pour le symbole « Soi au milieu des autres ». mosique lettres

Ou lettres de l’alphabet.

Chercher des motifs sur internet : calligraphie médiévale, orientale, graffitis… ou inventer, improviser sa lettre.

Chaque participant reçoit une feuille de surface égale.

5) collages abstraits

Chaque participant reçoit un morceau de carton de surface égale. Ils choisissent ce qu’ils veulent coller, morceaux de bois, cartons découpés, boutons …… Et le recouvrent d’une seule et même couleur.

mosaique abstraite

6) Morceaux de corps

– En photos : les pmosaique visagearticipants prennent en photo certaines parties de leur corps. J’ai apprécié le fait d’unifier le tout par du noir et blanc… Les photos sont d’abord collées sur des supports noirs ou blancs. Ou d’une autre couleur ? Puis assemblées les une à-côté/sur les autres.

– En peinture : utiliser un support original, comme ces planches de bois. Et peindre uniquement des regards. Des bouches. Des mains…

mosaique yeux

7) Pour parler d’un lieu

Voici un projet que j’aimerais mener dans une institution. L’idée me vient de l’excellent bouquin de Christine Hof, L’atelier collage, 50 fiches illustrées chez Chronique Sociale.

Chaque participant aura (ou pas, il peut avoir d’autres tâches…) à remplir un support cartonné carré 20 x 20 ou 25 x 25 cm. Au préalable, il s’agit de…

– prendre en photo le lieu, peut être les personnes que l’on trouve, des morceaux (j’imagine les outils d’un atelier bois, des fresques d’un atelier peinture en bâtiment…), l’environnement global ou en morceau (des fleurs du jardin?)

– Collecter des-choses-à-coller : feuilles ou fleurs de l’environnement à faire sécher, morceaux de tissus de l’atelier couture, feuilles de cahier d’écolier…

Le tout doit vraiment symboliser le lieu…

– Proposer à ceux qui veulent de dessiner ou peindre des motifs figuratifs. Ou abstraits. Certains carrés peuvent juste être d’une couleur unie. Ou porter des mots découpés dans des journaux… Toujours évoquant le site…

– Rassembler le tout : en collant les supports carrés sur un grand panneau de bois ou en les assemblant les uns aux autres tel que le suggère l’auteure (cf illustration)

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8) Azujelos

Toujours des supports carrés (cartonné ou papier) de 20 x 20 ou 25 x 25.

Il s’agit de proposer aux participants de n’utiliser que certaines nuances de bleu. Puis il est possible de …azulejos

– créer des motifs figuratifs ou abstraits

– Que l’ensemble fasse un énorme paysage, comme l’exemple ci-dessous proposés à de très jeunes enfants

– ne pas suivre la règle et ajouter une ou plusieurs autres couleurs… Ou faire des collages.

Les pièces sont ensuite assemblées en une grande surface rectangulaire.

9) motifs ethniques

Rassembler une collection de motifs ethniques tout en veillant à l’unité culturelle. Genre ne pas mélanger le celte et l’aborigène. Quoi que ça pourrait donner quelque chose d’étonnant.

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Chaque participant choisit des motifs et couleurs à reproduire sur sa surface.

Le tout est assemblé.

Cette activité peut faire partie d’un projet plus vaste pour découvrir une partie du monde / de l’histoire…

10) Arc en ciel

Là-aussi le symbolisme est intéressant.

Chaque participant se voit attribué / choisit l’une des 7 couleurs de l’arc en ciel.

Peinture, collage…

Assemblage sur un panneau.mosaique arc en ciel

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Un jeu « coopératif » de communication…

Les guillemets à coopératif parce que je ne suis pas sûre qu’il n’y ait pas derrière un esprit de compétition caché « je vais réussir à être plus rusé que le précédent ». Mais il est présenté ainsi par son auteur, Jean-Philippe Faure, sur le site de La Voie de l’Écoute à cette adresse : http://www.voie-de-l-ecoute.com/03_DOCUMENTS_PARTAGES.html

Je lui reconnais cependant un aspect coopératif car tous les membres d’un cercle doivent rester soudés pour empêcher un individu de sortir.

Pour ma part, ce n’est pas pour sa qualité de jeu coopératif que je l’ai recopié ici. Je trouve que d’autres objectifs peuvent être travaillés :

  • Se connaître, connaître les autres
  • L’estime de soi
  • Développer des stratégies inhabituelle
  • L’écoute
  • La communication non verbale
  • La créativité, l’imagination
  • … j’en oublie sûrement.

Ce qui me semble intéressant, c’est le débriefing. Après chaque « passage » au centre. Il peut être vecteur de nombreuses discussions, échanges, etc…

J’ai entièrement copié-collé le texte ci-dessous… Rien n’est de moi…

RONDEàé

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La zoothérapie, ou la médiation animale… ou les deux…

Une de mes premières prises de conscience  – en dehors de la sphère privée! – du pouvoir de l’amour animal sur le bien-être humain est antérieure à mon métier d’éduc. J’habitais alors Cazenave, un joli village perché dans les montagnes ariégeoises. Mes propriétaires, qui étaient aussi mes voisins et des gens formidables, possédaient une ferme à lamas – des lamas qui avaient tous des noms de noix à l’époque ; Cajou, Ginkgo, Coco…Et je les aidais parfois dans leurs tâches (mes propriétaires…). C’est ainsi que j’ai eu l’occasion d’accompagner l’accueil d’enfants venus d’un IME de la région. Je révisais alors mon concours de professeur des écoles, donc à mille lieues de l’éducation spécialisée (et aujourd’hui j’ai vraiment mal d’affirmer cette réalité!!!) et m’abreuvais de ce genre d’expérience.lama Lire la suite